une journée comme un haricot… magique !

La journée d’aujourd’hui a été riche en grand n’importe quoi… des journées comme je les kiffe grave (huhuhu)… En réalité, le grand n’importe quoi a commencé hier soir…
EPISODE 1 – LA VEILLE : A 18h30, je me suis rendue dans une jardinerie pour acheter du terreau… car nous allions enfin planter nos graines ! Sauf qu’à 18h30, un 30 janvier… j’étais la seule cliente de la jardinerie pour 3 employés… l’un d’eux a donc décidé de me venir en aide…
« Bonjour, je peux vous aider, vous cherchez quelque chose de précis ?
– Je cherche le terreau s’il vous plait.
– Venez, c’est par ici…
Il m’accompagne au rayon…
– Vous souhaitez planter quelle sorte de plante ?
Petit moment de doute de ma part puis… je me lance…
– C’est pour planter des graines de haricots -magiques- dans des pots de yaourt avec 25 mômes de 4-5 ans…
– Dans ce cas, je vous conseille le terreau première pousse…
– En fait, je pense que vous allez surtout me conseiller le terreau le moins cher s’il vous plait…
– Dans ce cas il y a ce paquet de 5L pour 5€50…
– Hummm et votre premier prix c’est quoi ?
– Là-bas vous pouvez trouver 20L pour 6€
– Parfait c’est exactement le rapport qualité prix qui rentre dans un budget de coop de classe. »
J’ai senti le dépit de ce charmant vendeur… mais la coop, c’est la coop…
Je passe donc en caisse en demandant une facture sauf que l’imprimante n’a plus d’encre, la caissière n’a plus de stylo, et moi je n’ai plus l’adresse exacte de l’école… du grand n’importe quoi…
FIN DE L’EPISODE 1 – (Nota bene pour ceux qui osent dire que les profs sont des planqués… ces 30 minutes de grand n’importe quoi sont du bénévolat compris dans le forfait quand tu signes…)
EPISODE 2 – LE BONHEUR : Ce matin j’ai vu les larmes monter dans les yeux d’une maman car son fils avait une invitation pour un anniversaire.
« Vous êtes sûre, c’est bien pour mon E. ?
– Oui madame
– C’est la première invitation qu’il reçoit ! Il va enfin arriver à avoir des copains ! Merci pour tout !!! »
Comme je n’y suis pour rien, j’ai été remercier l’enfant qui avait offert les invitations en lui expliquant combien sa gentillesse avait touché la maman E.
FIN DE L’EPISODE 2… Je découvre une relation nouvelle avec les parents… et je sens que le bébé-PE que je suis doit encore en apprendre beaucoup…

EPISODE 3 – L’ECOLE VS LA MAISON : Dans la classe, il y a une petite fille de 4 ans qui semble entendre à la maison des choses pas super avenantes concernant l’école. Ce matin, sa maman était remontée contre l’ATSEM de son frère, elle avait donc décidé qu’elle ne voulait pas rentrer en classe… Je suis donc sortie devant et je lui ai dit :
« Aujourd’hui nous allons enfin planter les graines de haricot magique, puis nous ferons les activités que tu aimes tant, il y aura les toupies aussi. Ce sera alors l’heure de la cantine et cet après-midi, nous allons à la médiathèque et puis récréation et ensuite, nous fêtons l’anniversaire de L. Je crois que ce programme peut te plaire et que tu peux entrer dans la classe si tu veux. »
La petite M. est donc rentrée en classe en trainant des pieds et en disant… « Mais j’avais dit que je ne voulais pas y aller ! ». Finalement après quelques minutes sur une chaise de décompression à coté de moi, elle a ôté son écharpe, son bonnet, ouvert son blouson… puis elle a fini par aller rejoindre les copines…
A la fin de la récréation, le scénario a recommencé… et elle a fini par marmonner « Tu sais je viens parce que les activités sont chouettes mais l’école en vrai, c’est nul ! »…
FIN DE L’EPISODE 3… J’espère que cette pitchou va pouvoir un jour « avouer » qu’elle aime l’école.

EPISODE 4 – IMPERATIF : L’épisode 4 a chevauché la fin de l’épisode 3… Car quand c’est le grand n’importe quoi… autant que ça parte dans tous les sens…
Je vois passer devant moi un petit bonhomme de 5 ans avec les joues écarlates… Je pose donc la main sur son front et manque de me brûler, aussitôt un petit signe à ma super ATSEM, qui part avec le gamin prendre sa température… (Ces moments là sont toujours très délicats en maternelle -et même après- car dès qu’une classe voit que l’on vérifie la fièvre d’un enfant, une épidémie se déclenche et immédiatement, c’est l’hécatombe, ils sont tous à l’article de la mort, il faut donc mesurer la température vite et en position ninja !). Le petit bonhomme monte à 39°C… L’épidémie de grippe est toujours d’actualité, pas besoin de contaminer tout le monde à 4 jours des vacances… Je téléphone à la maison.
Nos fiches de renseignement sont ainsi faites que il y a en premier le numéro de téléphone du papa puis celui de la maman… Dans un souci de féminisme exacerbé (ce que j’appelle de l’égalité face à la parentalité…) je téléphone en général en premier au papa. Sauf si je vois que la maman est mère au foyer. Et c’était le cas. J’appelle donc la maman…
« – Bonjour, je suis la maitresse de A., il a de la température.
– Combien exactement ?
Là… tu sens que ça va pas le faire…
– Il est à 39°C.
– Et donc ?
Ca ne va vraiment pas le faire…
– Et donc, vous allez venir le chercher pour qu’il aille voir un médecin…
– Je vais voir si je peux passer dans l’après-midi mais avant 17h c’est compliqué
(Est-ce que c’est le moment de vous dire que la classe fini à 15h50 ?)
– Pas de problème, je comprends que vous n’êtes pas disponible. Je vais appeler les autres personnes à contacter, comme… son père… car il n’y a que vous et lui sur la liste.
– Faites donc ça… (sur un ton de t’es pas cap..) »
Sauf que moi je suis cap…
J’ai donc téléphoné au papa lui expliquant que la maman n’était pas disponible… La réponse a en résumé été… « Laisser moi 5 minutes, je lui demande pourquoi elle n’est pas disponible et elle je pense que dans 10 minutes elle est à l’école »…
La maman est venue chercher le petit 15 minutes plus tard. (le bruit court qu’elle a du annuler sa manucure… )
FIN DE L’EPISODE 4… Je vous épargne -ou pas- l’histoire, la veille, de la petite N. qui a vomi en classe et dont la maman m’a répondu que ça ne l’arrangeait pas de venir la chercher car elle avait un rendez-vous à la banque prévu dans 2h…

EPISODE 5 – CONTREPÈTERIE :

De retour de la récréation, les enfants se demande où est passé le petit A. Je leur explique que comme il avait de la température et que sa maman ne voulait pas qu’il donne ses microbes à toute la classe, elle est venue le chercher (mouaaaaaahhhhhh). C’est alors que tout dérape… M2. explique que elle aussi , un jour elle a été malade, elle avait mal à l’oreille et même que sa maman lui a mis un bucheau dans l’oreille. Je lui explique qu’elle parle surement d’un bouchon car elle avait une otite… puis…
« M2. : C’est ça maitresse une otite mais c’est bien un bucheau qu’elle m’a mis maman.. ou alors un buceau… ou un pucheau,…
Tous les enfants sont à l’écoute de cette histoire fantastique et ils cherchent le mot, chacun y va de sa proposition… Lorsque dans le silence total R. pose la question…
R.: Maitresse ça veut dire quoi PUCEAU ? « 
Echange de regards avec l’ATSEM… la première qui rigole, nous sommes fichues, il faut sortir de là capitaine !!!!
Maitresse, tentant de garder son flegme :  « Alors, je pense que nous allons chercher le médicament que M2. a eu plutôt que de donner la définition d’un mot qui pour le moment ne vous intéresse pas vraiment et que vous n’allez pas pouvoir réutiliser tout de suite… Voyons voir M2. peux-tu m’expliquer ?
M2.: Ben quand je suis malade, maman me met des Suppos maitresse !
– haaaaaaaaaaaaaa… tu veux donc parler des suppositoires, mais tu vois R. tu sais parfaitement ce que c’est un SUPO… sitoire… »
FIN DE L’EPISODE 5
EPISODE 6 – PLUS RAPIDE :
Il est 13h35, le portail de l’école ouvre… Je suis tranquillement en classe en train de profiter des 10 minutes d’accueil dans la cour car je ne suis pas de service lorsque M3 arrive sans aucun vêtement sur le bas du corps… heu… WTF ?
L’animatrice de la cantine arrive juste derrière en me disant que M3. s’est fait dessus… M3. tient alors à préciser les faits « Je ne me suis pas fait caca dessus maitresse, c’est juste qu’il a été plus rapide que moi… et pouah, dans ma culotte… J’ai donc la diarhée. »
CQFD…
L’animatrice me dit qu’elle a fini son temps de présence et qu’elle s’en va donc…
Je cours donc partout en cherchant une tenue de rechange… tenue que M3 n’a pas dans son sac comme il  est théoriquement d’usage… Je continue donc de courir partout dans l’école pour trouver une culotte et un pantalon lorsque je me rends compte que M3, me suis, les fesses à l’air… Je laisse M3 à l’ATSEM d’infirmerie pour continuer ma recherche du Graal… une culotte… Les ATSEM viennent à mon secours, j’apporte la culotte et un pantalon à M3, qui me dit :
 » J’aime pas cette culotte et ce pantalon, je vais plutôt rester comme je suis… »
J’explique à M3 qu’elle n’a pas le choix… Elle accepte assez rapidement finalement… C’est la sonnerie lorsque la grand mère de M3 arrive… (Ne me demandez pas qui l’a prévenue et comment elle a fait aussi vite… j’ai même pas eu le temps de trouver une culotte qu’elle était là…) et je pars récupérer ma classe après ces 10 minutes où je n’étais pour une fois pas de service…
FIN DE L’EPISODE 6
EPISODE 7 – QUI EST ASSEZ GRAND ? : Au moment où nous partons à la médiathèque je me rends compte que la splendide girafe qui orne la porte du placard devant la porte de ma classe a été pourvue d’attributs ne lui appartenant pas… Alors que d’habitude je suis en tête de rang lors des déplacements, je me positionne devant ce Monsieur Girafe et je fais avancer les élèves. Un fois les élèves hors de portée auditive… Je pose LA question à mon ATSEM et mon AVS : « Vous savez depuis quand la girafe dans mon dos a des C***lles ? » Fou rire général… Je pars avec les élèves en direction de la médiathèque pendant que l’ATSEM va signaler le problème et le résoudre…
FIN DE L’EPISODE 7… A mon retour de la médiathèque je découvrirai que le singe au dessous était devenu franchement sexué… mais la question demeure… qui a fait ça… seuls quelques enfants sont assez grands pour atteindre le singe… mais leurs talents en graphisme ne sont pas au niveau de précision des attributs… mystère…
Dans l’EPISODE 8,  vous auriez pu apprendre que les services techniques de la mairie avaient enfin trouvé une solution aux problèmes de butées des stores des classes en laissant sortir les vis des boulons de 10cm dans la cour pendant la récréation et donc comment j’ai couru partout car ce coup-ci j’étais de service pour trouver des boules de noël en polystyrène et tenter de sécuriser un peu le truc mais le réalisateur a trouvé que ça faisait trop de grand n’importe quoi pour une seule journée de feignasse qui ne travaille que 6 mois par an et seulement 24h par semaine…

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